Préparation de l’UE à son futur rôle au Kosovo (débat)
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la résolution sur le statut du Kosovo est non seulement dans l’intérêt de ce dernier, mais également dans celui de l’Union européenne.
Tout cela dépendra toutefois de notre capacité à trouver des moyens de protéger les minorités - et j’entends par là toutes les minorités - de manière crédible. En effet, il est apparu, lors de nos nombreuses visites sur place, que les gens ont toujours peur, et les événements des dernières années ont démontré que cette peur se justifiait encore. C’est un aspect dont nous devons tenir compte, et c’est la raison pour laquelle l’Union européenne doit rester impliquée dans la région, d’abord pour créer une force de police - une mesure effectivement très importante - et ensuite pour élaborer le cadre juridique et administratif. À cet égard, si je partage l’avis du commissaire Rehn selon lequel c’est dans ce domaine qu’il convient de mettre des moyens à disposition, le développement économique dépendra avant tout de la paix, de la stabilité et du bon fonctionnement des institutions, et c’est à ces dernières que nous devons plus particulièrement consacrer nos efforts.
Cette résolution supposera également de régler la question du choix des forces militaires qui exerceront la mission de sécurisation du Kosovo lorsqu’il sera indépendant, et je peux imaginer une solution similaire à celle appliquée à la Bosnie-et-Herzégovine, à savoir que la KFOR serait remplacée par un contingent armé européen. Lorsque nous nous sommes rendus dans le pays, j’ai posé la question au Premier ministre et sa réponse a clairement laissé apparaître que personne à ce jour n’avait encore songé à cette question.
Une implication accrue de l’Union européenne dans ce domaine serait également conforme à notre politique de sécurité - ou du moins à la politique de sécurité dont je suis partisan. Ce qui importe à ce stade de développement d’une telle politique, c’est que nous établissions des priorités concernant les efforts à déployer dans notre voisinage géographique, et à ce titre, la stabilisation des Balkans reste notre mission la plus importante.