Exportation d’armement (débat)
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, à mon avis, le débat d’aujourd’hui est une occasion manquée.
Premièrement, pour parler de l’heure à laquelle il a lieu, ce débat qui devait initialement se tenir à 11 heures en présence du Conseil arrive alors qu’il est presque minuit, à la suite d’un débat certainement fascinant sur les normes de piégeage sans cruauté pour certaines espèces animales.
Deuxièmement, l’intitulé n’est pas correct. Ce n’est pas d’armements qu’il est question ici, mais de la politique européenne de défense et de sécurité. Si nous devions discuter par exemple de notre attitude concernant l’Iran, il ne s’agirait pas d’une question concernant les armements, mais de politique.
Troisièmement, je regrette vivement l’absence du Conseil, car l’élément qui définit la politique européenne de défense et de sécurité est la capacité à imbriquer étroitement la gestion civile et militaire des crises. Cela n’est possible qu’à travers une action conjointe de la Commission et du Conseil. Je sais combien cela est difficile. Comment pouvons-nous débattre de ces questions si le Conseil n’est même pas présent?
C’est aussi une occasion manquée parce que le domaine de la sécurité et de la défense, en particulier, offre de grandes occasions. Même en présence d’un père fondateur de la Constitution européenne comme M. Brok, j’oserais dire que la Constitution est actuellement au point mort. Nous sommes au point mort aussi en ce qui concerne les questions financières.
Mais nous ne sommes pas au point mort en ce qui concerne le développement ultérieur de la politique européenne de défense et de sécurité, puisque l’Agence européenne de défense vient d’être concrétisée. Il en était seulement question dans le projet de Constitution et c’est déjà une réalité. Nous nous sommes chargés de la responsabilité de la sécurité en Bosnie-Herzégovine; des soldats s’y trouvent sous commandement européen. L’engagement de défense mutuelle, dont il a été question aussi pour la première fois dans le projet de Constitution, est à présent une réalité.
Cela signifie que nous avançons dans ce domaine et je suis convaincu que nous sommes sur la voie d’une Union européenne de la défense et de la sécurité, qui est aussi notre objectif commun. Ce débat ne devrait pas avoir lieu à huis clos, comme nous le faisons ce soir.
Je voudrais dire également quelques mots à M. Lambsdorff. Je pense que Strasbourg est le lieu indiqué pour ce débat, puisque c’est le siège du Parlement européen.