Programme d’activité de la présidence britannique (débat)
Monsieur le Président, Monsieur le Président de la Commission, Monsieur Blair, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont décidé de s’accorder une période de réflexion, et vous y participez en ajournant le référendum du Royaume-Uni. C’est parce que je sais de ma propre expérience que la question de l’élargissement a joué un rôle particulier dans le débat sur les référendums français et néerlandais que je crois que l’actuelle période de réflexion doit en tenir compte. Ici, nous sommes en présence d’une situation nouvelle. Après avoir adopté le traité de Nice, nous avons découvert qu’il ne fonctionnerait pas correctement à 25 ou 28 États membres, et nous avons mandé une convention et compilé un projet de traité constitutionnel, que vous, Monsieur Blair, soutenez. Or, nous savons aussi qu’il y a très peu de chances que ce projet de traité constitutionnel voit le jour sous sa forme actuelle. C’est ce qui rend la situation nouvelle. Il existe également un quatrième critère pour l’adhésion, un critère d’une importance considérable; il s’agit de celui qui a été fixé à Copenhague, à savoir la capacité de l’Union à intégrer de nouveaux membres.
En l’absence non seulement d’une constitution mais également d’un accord financier, nous devons nous poser la très grave question de savoir s’il est réellement sage de débuter les négociations d’adhésion avec la Turquie le 4 octobre. Nous devons nous demander - c’est-à-dire l’Union européenne elle-même - si nous sommes réellement en état de mener un nouvel élargissement. De nombreux amis et moi-même sommes convaincus qu’il faut répondre fermement par la négative à cette question.